Vers un rapprochement ambitieux dans les relations franco-mexicaines?

22.10.2015 Auteur : Sources: Libération Monde, Slate Economie

Si l’évocation des relations bilatérales entre la France et le Mexique nous fait songer à certains dossiers sensibles sujets à de multiples tensions entre les deux pays (L’affaire Cassez, le dossier Versini), les deux pays ont cependant montré leur désir réel de relancer leurs relations commerciales, le potentiel d’investissement étant extrêmement important entre les deux pays.

Ce rapprochement s’est par exemple illustré par la visite d’état de François Hollande dans le pays en Avril 2014 mais aussi par des actes beaucoup plus concrets, à l’instar de la création d’un conseil stratégique franco-mexicain ou encore d’un fond d’investissement franco-mexicain de 250 à 500 millions de dollars dans le domaine de l’aéronautique. D’autres contrats furent également signés dans les domaines de l'éducation, de la santé, des infrastructures, de la sécurité mais aussi de l'énergie.

La France oscille actuellement entre la 15e et 16e place en tant que partenaire commercial du Mexique mais l’ambition du pays est bien sur de devenir l'un des premiers. Sur le plan économique, la part de marché de la France au Mexique est de1%, au quatrième rang au niveau des pays européens et uniquement huitième au classement des investisseurs. En effet, le Mexique, qui reste majoritairement tourné vers les Etats-Unis dans le cadre de l’Alliance de libre-échange d’Amérique du nord (Alena), est aujourd’hui invité à reconsidérer la place de la France, «cinquième économie du monde et quatrième destination des investissements étrangers». Par ailleurs, il est intéressant de noter que si les ‘’Brics’’ (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se font désormais remettre en cause du fait de leur économie assez fragile, les économistes s’intéressent de plus en plus au modèle Mexicain, qui semble plus stable que les autres pays émergents et qui profite de la reprise du voisin américain.

Autre fait marquant, jusqu’en 2014 la France n’exportait pas plus au Mexique que le Guatemala. L’objectif est donc de parvenir à doubler ces échanges d’ici 2017. Cet élan économique se traduit aussi par une multiplication des investissements sur place (400 entreprises françaises, dont les poids lourds Sanofi, Air Liquide, Alstom, Thalès… sont déjà présentes). Le potentiel d’affaires est donc extrêmement attrayant pour ces grands groupes d’autant plus que le pays est doté d’une main d’œuvre qualifiée notamment dans l’aéronautique avec par exemple Safran qui est le premier employeur du secteur avec 5.000 personnes et 1 milliard d’euros investis en 10 ans. La France prévoit également la mise en place des conditions favorables à la venue de PME françaises pour répondre à la volonté mexicaine de développer une filière de sous-traitance aéronautique. Autre secteur clé, l’automobile, le Mexique étant le 8ème producteur mondial. Enfin dernier secteur clé, celui de l’énergie qui semble se libéraliser et se reformer avec la fin du monopole de la Pemex laissant le champs libre à d’autres groupes comme Total qui devrait annoncer un projet dans le secteur en plein essor du gaz de schiste près de la frontière américaine. Les hydrocarbures, le nucléaire et les énergies renouvelables sont aussi concernés par d’ambitieux projets.

Ainsi après des relations quelques peu tumultueuses sur des dossiers épineux, les relations bilatérales semblent se réchauffer entre les deux pays qui trouvent plus d’intérêt à un développement commercial commun et grandissant qu’à des conflits politiques nuisant au bon déroulement de fructueux projets.

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